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Strade nere

 

Chi è mai colui che abbia voluto lasciare ad altri uomini l’arbitrio di ucciderlo?

[Cesare Beccaria, Dei delitti e delle pene]

 

Ma più di tutto mi vergogno di quanto tutto questo è stupido.

[Fëdor Michajlovič Dostoevskij, Delitto e castigo]

 

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Il tempo passa con indifferenza sui luoghi del crimine, la tensione del delitto si stempera, il ricordo dei corpi che giacciono a terra senza vita svanisce. Nelle piazze tornano a correre i bambini, i passi calpestano senza esitazione macchie di sangue che ormai non esistono più, la violenza di quegli attimi si perde nel passato.

«Chaque pavé de notre bonne ville de Paris est rouge»[1]. Ogni via, ogni piazza ha visto un uomo togliere la vita ad un altro uomo per rancore, rapina, gelosia, vendetta, follia, stupidità o semplicemente per legge.

Andando a ritroso nel tempo la città si copre di sangue. Le cronache si ripetono come romanzi d’appendice, i nomi delle vittime e dei carnefici compaiono all’improvviso nei libri di storia o nei trafiletti dei giornali, mescolandosi in un intreccio che dimentica gli uni per ricordare gli altri nella logica morbosa del delitto efferato e del cadavere eccellente.

Solo il luogo, immutabile nello spazio, resta l’unico testimone in una scenografia che cambia nel tempo.

Ho camminato tra i fantasmi cercando nello spazio quello che resta del gesto più idiota che un uomo possa compiere: quello di uccidere.

 

English

Who is ever the man who would have wanted to leave to other men the power to kill him?

[Cesare Beccaria, On Crimes and Punishments]

 

But more than anything, I am ashamed of how stupid all this is.

[Fyodor Mikhailovich Dostoevsky, Crime and Punishment]

 

Time passes indifferently over crime scenes, the tension of the crime dissipates, and the memory of lifeless bodies lying on the ground fades away. Children run again in the squares, their steps tread unhesitatingly over bloodstains that no longer exist, the violence of those moments is lost in the past.

"Chaque pavé de notre bonne ville de Paris est rouge." Every street, every square has seen a man take another man's life out of rancor, robbery, jealousy, revenge, madness, stupidity, or simply by law.

Tracing back through time, the city is covered in blood. Chronicles repeat like serial novels, the names of victims and perpetrators suddenly appear in history books or newspaper snippets, blending into a weave that forgets some to remember others in the morbid logic of heinous crime and notable corpses.

Only the place, immutable in space, remains the sole witness in a scenography that changes over time.

I have walked among the ghosts, seeking in space what remains of the most idiotic act a man can commit: that of killing.

 

Français

Mais quel est celui qui aura voulu céder à autrui le droit de lui ôter la vie?

[Cesare Beccaria, Des Délits et des Peines]

 

Ce qui me rend le plus honteux, c’est la bêtise de la chose.

[Fëdor Michajlovič Dostoevskij, Crime et Châtiment]

 

Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre.  Il est puni de trente ans de réclusion criminelle. 

[Art 221-1 du Code Pénale de la République Française]

 

Le temps, indifférent, s'écoule sur la scène du crime, la tension du délit se fane, la mémoire des corps gisant sans vie sur le sol s’efface. Les enfants courent à nouveau dans les squares, les pas piétinent sans hésitation dans les taches de sang qui n'existent plus, la violence de ces instants se perd dans le passé.

«Chaque pavé de notre bonne ville de Paris est rouge»1. Chaque rue, chaque place, chaque carrefour a vu un homme prendre la vie d'un autre homme : il était poussé par la colère, par le cupidité, par la jalousie, par la vengeance, par la folie, par la stupidité ou tout simplement par la loi.

En remontant le temps, la ville se retrouve recouverte de sang. Les chroniques se répètent comme des feuilletons mal écrits, les victimes et les bourreaux se manifestent soudainement dans les livres d'histoire et dans les entrefilets des  journaux, ils se mélangent dans une intrigue qui suit la logique morbide du crime odieux et du cadavre célèbre.

La décapitation de Saint Denis en 250 après J.-C., le meurtre crapuleux de Zakaria Babamou en 2004, dans un parc sur les Champs Elysées, les milliers de personnes écartelées, pendues, guillotinées par la dynastie des Bourreaux Sanson en place de Grève, entre la pentecôte 1310 et le 22 Juillet 1830, l'exécution de 35 résistants à la Grande Cascade du Bois de Boulogne fusillés par les SS en 1944, l'assassinat en 2010, en Avenue de Bel-Air, d’un chauffeur de taxi dont personne dans la presse veut se souvenir le nom : il s’agit de faits appartenant tous à un même passé. Seul l’être des lieux reste, immuable, tel un témoin éternel dans un décor qui change au fil du temps.

 

J’ai marché avec les fantômes à la recherche de ce qui reste dans l’espace de l’acte le plus idiot qu’un homme puisse accomplir: tuer.

Boulevard inglese
Boulevard francese

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